LE GROUPE "HISTOIRE ET ART DU MOYEN AGE" A COLMAR
Le dimanche 18 mai 2003, nous partons à 13 heures de la Maison des associations avec notre professeur d’art Jean-Paul Deremble. Le but essentiel de notre voyage est le musée d’Unterlinden où se trouve le fameux retable d’Issenheim de Matthias Grünewald. “Grünewald” est le nom donné par commodité à un peintre d’exception mais dont l’identité et les dates ne sont pas connues avec certitude : on pense qu’il serait né dans une fourchette allant de 1470 à 1480 et qu’il serait mort entre 1428 et 1432. Il aurait donc été un contemporain de Dürer.
- Le retable a été commandé pour l’église du couvent, aujourd’hui disparu, des Antonins d’Issenheim (ville au sud de Colmar). Les Antonins constituaient un ordre spécialisé dans les soins aux malades particulièrement atteints “ du mal des ardents ” ou “ feu de saint Antoine ” qui était l’empoisonnement par le seigle ergoté. Le retable présente un état fermé et deux ouvertures successives. Le panneau central du premier état est une étonnante crucifixion sur fond noir. Le Christ souffrant est peint avec un grand réalisme, entouré d’un côté par Marie, saint Jean et Marie-Madeleine et de l’autre côté par saint Jean-Baptiste qui dit en latin : “ lui doit grandir tandis que je dois diminuer ”. |
Jean-Paul Deremble nous décrypte texte et représentation de cette scène peu banale de crucifixion. La première ouverture, réservée aux fêtes solennelles, offre un contraste saisissant de lumière et de couleur et présente quatre scènes dont trois sont consacrées à Marie (Annonciation, Concert des anges, Vierge et enfant) et la dernière à la Résurrection de Jésus. La deuxième ouverture est surprenante car elle mélange sculptures et peintures. Seules ces dernières sont de Grünewald : elles puisent leur inspiration dans les vies de saint Paul et de saint Antoine, ermites dans le désert égyptien aux IIIe et IVe siècles et le style de peinture n4est pas sans analogie avec celui de Jérôme Bosch.
- Nous visitons quelques autres salles du musée et parcourons la ville et ses curiosités. Nous nous attardons à la collégiale Saint-Martin qui est la cathédrale de Colmar et à l’église des Dominicains où se trouve le fameux retable de Martin Schongauer (1445-1491) “la Vierge au buisson de roses”. Signalons aussi que Bartholdi (1834-1904), sculpteur très connu pour sa célébrissime “statue de la Liberté” dans le port de New York, est natif de Colmar et qu’il a exécuté, pour cette ville, un certain nombre de monuments. |
- Le mardi 20 mai, nous partons de Colmar pour le village vinicole d’Eguisheim dont l’un des enfants, Bruno d’Eguisheim est devenu pape de 1048 à 1054 ; puis nous nous rendons au château d’Hohlandsbourg, forteresse à vocation défensive du XIIIe siècle dont nous faisons le tour des remparts ; enfin, nous visitons l’abbaye bénédictine de Murbach, fondée en 727. Nous admirons du moins ce qu’il reste de l’abbatiale du XIIe siècle à savoir le chœur et le transept : la décoration du chevet, fort originale, nous retient particulièrement. - Mais l’heure du départ a sonné. Après un court arrêt à Guebwiller pour nous restaurer, nous partons à 13 heures pour être de retour à Créteil à 20 heures, fatigués, mais les yeux éblouis par toutes ces merveilles alsaciennes… M. Bordes-Robinot |
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